L'inquiétante dérive du pouvoir…
Certains
vont penser que je fais une obsession en dénonçant à tout bout de
champs les dérives vers l'extrême droite de la politique Sarkozienne.
J'ai même en un premier temps laissé subodorer, laissé supposer, puis
finalement écris ouvertement que chaque jour qui passe nous rapproche
du régime de Vichy. Pourtant il ne s'agit pas d'une impression, les
faits sont là…
La
délation est en marche. Le flicage des individus en pleine
recrudescence, lié à une répression policière qui n'ose pas dire son
nom mais néanmoins est de plus en plus active. Les arrestations et
gardes à vue se multipliant de jours en jours. Que dire de la vidéo
surveillance, de la mise en fiche des références ADN pour un oui pour
un nom. C'est tout juste d'ailleurs si par ce biais on n'irait pas
chercher le gène du terroriste anarcho-autonome, ce qui confirmerait
les théories et la tendance à l'eugénisme du guignol de l'Elysée. Ca
donne froid dans le dos quand on pense où ce genre de classification
des individus a été pratiquée ayant pour résultat l'issue fatale. Oui
j'ai peur, et je pense qu'il est urgent que les citoyens prennent
conscience que la peste brune commence à devenir un fléau.
Alors
le peuple manifeste par à-coup pour défendre son bout de gras, plus que
pour manifester un véritable rejet du régime en place. Le pouvoir en
profite à l'occasion pour coffrer quelques
individus pris au hasard, histoire de montrer qui gouverne. Montrant
ainsi que ce n'est certainement pas la rue, qu'il a réussi à contenir
pour l'instant ayant endormi les velléitaires avec quelques mesures
iniques comme le service minimum dans les transports, dans les écoles,
et le bâton toujours en suspend. Ce qui est paradoxale en l'occurrence,
c'est que les tribunaux sont engorgés, mais des qu'il s'agit de juger
un manifestant il y a comparution immédiate!
D'autant
que pour finir de foutre la trouille aux inquiets, cette frange de la
population adepte du tout sécuritaire, il a inventé une menace
terroriste. Il l'a baptisé afin d'effrayer les naïfs, d'abord de
mouvance, donc un ennemi à priori insaisissable puisqu'il est mouvant,
puis là c'est le summum, on a délibérément utilisé le terme
« anarchie » accolé à d'autres mots afin que la longueur, qui se veut
significative, marque ainsi les esprits. Il faut avouer que le terme de
mouvance anarcho-autonome prête plutôt à se foutre de la binette des
sbires à Sartko dont la bêtise crasse croit impressionner le bon peuple
avec un truc monté de toute pièce.
Et
puis il y a la peur de tous les monarques, des dictateurs, celle d'être
le malaimé, celui que la populace conspue ouvertement. Alors pour ses
déplacements le facsimilé de Napoléon fait bloquer villes et villages,
sa nombreuse garde rapprochée tient le peuple à distance tandis que
seuls les apparatchiks et courtisans triés sur le volet sont autorisés
à approcher sa majesté et font la claque à la moindre plaisanterie
ridicule de celle-ci. Plaisanteries oiseuses dont il est en train de
devenir un spécialiste, qu'il réserve donc pour la bonne bouche à un
auditoire d'abrutis inconditionnels. Sans oublier le fait du prince qui
se sert de son autorité pour imposer à des postes clés ses sbires et
autres membres de sa smala, allant même jusqu'au pire de la déviance
dictatoriale en voulant mettre les moyens de communication à sa botte,
la télé en l'occurrence…
Et
pour compléter le tableau, un ministère de l'immigration qui ressemble
à du déjà vu, dans des circonstances qui ne sont pas à la gloire de la
France !
A
ce constat on comprend que les citoyens s'inquiètent pour leurs
libertés, lié à une situation de l'emploi plutôt incertaine. Seulement
voilà, l'apathie que ces divers éléments de répression, le contrôle des
individus, ont créée a du mal à quitter les esprits et la force
revendicative s'en trouve atténué. Néanmoins on voit un peu partout des
mouvements de grèves engendrés par des conditions particulières se
mettre en action. Mais étant encore trop dispersés cela pourrait même
devenir un handicap si les actions ne se généralisent pas. Des cas
particuliers il faut en faire une généralité qui servira alors
l'ensemble du monde du travail, sinon… C'est simple, il y aura des
oubliés et des inégalités.
L'exemple
viendra peut-être des étudiants qui, même si cela n'est pas parfait,
tentent d'associer leurs mouvements au sein de coordinations. De toute
façon, le pouvoir va vouloir diviser pour régner, c'est le prochain
danger. Et une régionalisation des mouvements, des négociations par
secteurs, par branches, voire surtout usine par usine, seront la fin
des mouvements sociaux! Ne tombons pas dans se piège s'en est fini
alors de tout espoir de faire une force de coercition face pouvoir.
En
attendant, comme j'ai commencé par une référence à Vichy, l'histoire
étant souvent un éternel recommencement, pour faire un parallèle
non-anodin je reproduis ici un passage du N°1 de L'Université Libre
paru en novembre 1940. Certes les temps sont différents, mais l'état
d'esprit des étudiants est dans le fond le même, et c'est tant mieux !
Pourvu que cela puisse servir d'exemple et que beaucoup s'inspirent du
combat mené pour la liberté…
« L'Université
reprend conscience d'elle-même, de sa force, de son rôle historique
dans la Nation. Dans les temps tragiques que nous vivons, l'Université
a retrouvé son unité, la claire compréhension de sa mission de progrès
dans la liberté. C'est un sursaut d'indignation qui a secoué maîtres et
étudiants quand ils ont appris l'arrestation de Paul Langevin par les
autorités d'occupation. Ils ont tout de suite saisi que c'était le
premier signal de l'offensive brutale qui allait être déchainée par le
gouvernement de Vichy, contre tous les traitres suspects d'être de bons
serviteurs de la science et de leur pays. ….
Là,
une jeunesse fière de ses traditions a osé dire tout haut ce que nous
pensions tout bas : que la France ne sera jamais un pays d'esclaves ;
ils ont crié leur espoir de voir bientôt la France reprendre son vrai
visage. Aussi, les troupes d'occupations sont-elles entrées en action
et plusieurs morts héroïques, tombés pour la France, devant l'Arc de
Triomphe, ont montré à l'occupant et aux traitres de Vichy que la
jeunesse de France, que l'Université n'acceptent pas.
Au pays de Descartes la raison restera victorieuse Vive l'Université française Libre. »
Dans la continuité du combat des anciens, aux côtés des étudiants battons-nous pour une Université laïque et non privatisée !
Et
les étudiants aux côtés des travailleurs doivent préparer l'avenir pour
construire la société de demain, une société de partage.