L'Europe, l'Europe, l'Europe !
L'effervescence électorale se faisant déjà sentir on oublie parfois que l'Europe continue à fonctionner. Ce n'est donc pas le remue ménage qui agite les états-majors politique qui va mettre un frein aux avancées ultra-libérales de la commission, pour ne citer que cet exemple. D'ailleurs à ce propos. J'ai lu ça et là que le diktat qu'impose souvent la commission au détriment de l'assemblée européenne dégouterait certains de voter sous prétexte que cela est inutile. Certes, il est évident que le parlement européen fait figure de parent pauvre dans l'espace décisionnaire européen, donc cela amoindrie l'intérêt des élections, mais elles présentent cependant un intérêt à ne pas négliger. En effet, comme l'électeur va se sentir libre de son choix qui selon lui ne changera rien au fonctionnement de l'Europe, il va donc voter véritablement en fonction de ces convictions profondes ce qui permettra de connaître un peu la répartition de la classe politique, mais sans doute aussi les réelles aspirations du peuple. Ne serait-ce que pour cette raison ces élections ne sont pas à négliger. Nous en reparlerons. En attendant, le penchant prononcé vers ultra libéralisme qui anime les dirigeants européens suit son cours et devient un péril de plus en plus accentué pour la sauvegarde du bien-être et de la liberté des classes laborieuses…
La crise financière étant le grand sujet d'actualité les deux qui se prennent pour les chefs de l'Europe, l'Allemagne et la France, avaient convoqué tout son petit monde dimanche à Bruxelles pour discuter de la marche à suivre. En aparté, j'ai cité les deux chefs, mais Sarkozy se verrait bien être le seul, néanmoins il n'a pas de pot, Merkel le marque à la culotte pour éviter cette catastrophe. Toutefois les deux grands qui ont tendance à agir unilatéralement ont été surpris de voir que les petits se rebellaient puisque neuf pays de l'est s'étaient réunis le matin même pour faire une sorte de front commun qui dans la réalité a échoué. D'ailleurs, quoi qu'ait voulu nous en faire croire Sarkozy lors des gesticulations de sa présidence, Europe n'est absolument pas unie sur la façon de régler la crise, du moins d'en atténuer les effets.
Si, l'ancien gouverneur de la banque de France, de Larosière, à qui l'on avait demandé d'avancer des idées pour canaliser, voire réguler toute cette pagaille, a préconiser de coller des superviseurs et d'instaurer un conseil européen de risque systémique (ESRC). Après tout pourquoi pas, mais où ça coince c'est que le truc serait dirigé par la sainte famille, à savoir la Banque centrale européenne avec les superviseurs des banques, des assureurs, des valeurs mobilières, donc tout ceux qui ont laissé s'installer le bordel, quand ils n'y ont pas participé activement! C'est proprement scandaleux, ce qui n'a pas empêché les dirigeants européens de conclure leur réunion sur une note optimiste en affirmant que les économies de nos pays étaient solides et qu'il suffirait de régler au cas par cas les problèmes, dans le genre mauvaise foi on ne fait pas mieux. C'est même pire pour les actifs toxiques car ils ont été jusqu'à trouver une formule qui vaut son pesant de duperie, puisque ceux-ci seront traités de façon coordonnée mais non harmonisée, fallait oser.
Ce premier mars était vraiment le jour de l'ignominie, et celui qui détient le pompon en la matière est, qui en douterait encore, Sarkozy. Il faut avouer que là il a fait fort puisqu'il s'est servi du chantage pour imposer ses vues.
On sait que la mise en place du Traité de Lisbonne le turlupine, n'ayant d'ailleurs pas pendant sa présidence réussi à régler le problème. Déjà en France, c'est après un déni de démocratie directe qu'il a eu l'outrecuidance d'apposer sa signature au bas du Traité, comme il veut à tout prix que ce Traité ultralibéral soit ratifié par tout le monde, lors de la conférence de presse, il a laissé entendre à Barroso qu'il ne lui donnerait pas son appui à son élection pour un nouveau mandat dans la commission si celui-ci n'arrivait pas à ce que les Irlandais votent oui au second référendum. C'est du dirigisme, de la dictature, la promotion d'une forme d'aliénation de la démocratie dont on peut supposer que les moyens qui seront utilisés pour convaincre les Irlandais seront pour le moins douteux. C'est aussi faire fi de l'autodétermination des peuples, une ingérence inqualifiable qui prouve le peu de respect qu'a cet individu pour la démocratie.
Il y a aussi autre chose, comme c'est un « pétochard », il pousse Barroso à la roue avant le renouvèlement de la commission car il pense qu'il serait bien que celui-ci trouve une astuce juridique pour éviter que la signature du traité soit contestée après les modifications. Sa grande peur c'est qu'il faille signer un second Traité. Donc il utilise tout les moyens pour arriver à ses fins, dénué de scrupules et de moralité il patauge dans sa fange, en espérant que cela finira par couvrir de ridicule l'autocrate qu'il est devenu.