Puissance et limite des résistances locales.
Puissance et limite des résistances locales.
Par Michel Mengneau
Lors des (F)estives des Objecteurs de croissances (http://www.les-oc.info/) du 18 au 21 aout à Moissac dans le Tarn, l’une des tables rondes sera sur le thème de la puissance et des limites des résistance locales. Comme le Collectif de Résistance Sociale de Fontenay-le-Comte entre dans ce cadre là quelques uns de ses membres ont apporté des contributions au débat, contributions qui ne sont pas limitatives et ouvertes à tous…
Pour bien comprendre l’impact du Collectif de Résistance Sociale de Fontenay-le-Comte, un petit historique s’impose…
2003 : création du CRS, suite au mouvement social sur les retraites
Le Collectif de Résistance Sociale de Fontenay-le-Comte est né du mouvement social de mai 2003. D'abord comité de grève, issu des A.G de grévistes, il s'est élargi de manière générale à tous les citoyens engagés dans une démarche de progrès social et politique. A la fin du mouvement de mai 2003, il prend ce nom car nous sommes en Résistance contre le néo-libéralisme triomphant et hyper puissant, et parce que, comme l'indique ironiquement l'abréviation C.R.S, nous sommes en état de lutte sociale. De manière collective, sans a priori nous voulons reconquérir l'espace social local !
2004 : Premier forum social organisé au Langon : « Du local au global ».
2005 : campagne pour le « NON » au référendum. Organisation d’un forum avec la participation de R.M JENNAR, spécialiste de la constitution européenne.
Le CRS initie « l’appel départemental des 200 » avec François Poupet.
Participation au meeting unitaire du « non de la gauche » à La Roche-sur-Yon.
2006 : Mouvement social contre le CPE et le CNE : organisation d’un forum social avec Gérard Filoche, inspecteur du travail, membre du bureau politique du PS.
2007-2008 : participation aux campagnes cantonales et législatives : nos candidats, Michel Bocquier et Philippe Terroire franchissent la barre des 5% !
2008 : forum social au Langon : l’évolution du Droit du Travail par Yan Dufour, inspecteur du travail.
2010 : participation du CRS aux régionales : six candidats du CRS sur la liste « Tous ensemble la gauche vraiment ».
Mouvements contre la « Réforme des retraites » : Intervention de Gérard Filoche, le 4 septembre, Salle des OPS.
Depuis sept ans : partenariat avec les syndicats pour l’organisation des manifestations à Fontenay, projections-débats de films, etc…
Ce bref historique nous permet de voir que ce pole de résistance en collant à l’actualité est un relais événementiel sur le terrain. Les informations sont donc ressenties par les citoyens de deux façons, venant par le haut et en même temps par le bas, par la proximité des événements locaux ainsi que chacun les perçoivent, accompagnées où suscitées par le CRS.
Mais n’est pas uniquement un relais puisque un collectif comme le CRS peut être aussi acteur puisque celui-ci a initié l’appel des 200 contre le Traité européen. Il a ouvert aussi, par exemple, le débat sur l’eau en s’appuyant sur le contexte local des réserves de substitution et voit les 200 spectateurs du film : « Pour quelques grains d’or » débattre pendant deux heures après celui-ci. C’est donc un impact local important qui s’ouvre sur des problèmes plus généraux puisque lors du débat il sera question de l’agriculture intensive et sa remise en question.
La participation aux mouvements sociaux du CRS, où il a fédéré les différentes formes de la contestation (principalement syndicales), en fait un élément moteur localement avec une ouverture démocratique et citoyenne que n’auraient pas permise des revendications uniquement syndicales.
Aussi, l’exemple donné à la population par ce collectif, c’est qu’il est informel, sans structure officielle, sans responsable désigné, avec un vrai débat d’idées organisé librement en son sein. Partage des taches, démocratie directe et horizontale avec un noyau de participants à peu près constant autour duquel viennent participer des épisodiques en fonction des événements.
Mais c’est aussi l’une de ses limites puisque dans nos sociétés hyper structurées un ensemble de personnes qui se réunissent sans structure établies parait suspect. Et ceci surtout pour les partis politique qui pratiquent un centralisme démocratique nuisible à la vraie démocratie. D’où naissent un mur d’incompréhension, un rejet, que ne résoudra que la formation de réseaux avec des formes d’expressions semblables qui devront rester aussi dans le cadre d’une liberté totale d’évolution comme l’est le CRS. Nous pourrons alors voir se construire la masse critique sur des bases véritablement démocratiques.
Donc, l’un des problèmes dans une société où les esprits sont formatés, c’est de créer le questionnement hors la pensée unique, c’est une des limites actuelles des groupes locaux tant le formatage intellectuel est fort, par conséquence l’une des actions primordiales doit être l’éducation servie par une dialectique nouvelle. Mais peu de moyen sont à dispositions puisque la communication actuelle est sous l’emprise du système ; l’une des solutions sont des soirées à thème, les projections ou autres en profitant de sujets locaux ou plus globaux auxquels les gens semblent s’intéresser ; à partir de là, ouvrir le débat en le sortant si cela est possible des sentiers battus. Actuellement, le formatage de la pensée, est la principale limite. Les aspects techniques, en y réfléchissant bien ne sont pas insurmontables, la décolonisation de l’imaginaire l’est beaucoup plus….
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