L'OTAN, un rêve de gosse pour Sarkozy ?
L'OTAN, un rêve de gosse pour Sarkozy ?
« Je honnis l'Amérique ! ». En écrivant il y a quelque temps déjà cet article au titre volontairement provocateur, mon but était de secouer une certaine apathie et une allégresse qui me semblait exagérée vis à vis d'un événement (l'élection d'Obama) qui me paraît surfait dans la mesure où il ne modifiera pas en profondeur la politique étasunienne; et j'entends par là qu'il ne s'agira pas d'une remise en profonde de l'axe philosophique de ce pays qui veut qu'il n'est de bon bec que de « l'ultra-libéralisme ». Je me suis donc dit qu'il faut savoir raison garder, et que d'aller à contre-courant de façon un peu provocatrice était une des solutions pour faire réagir le tout un chacun englué dans un conformisme euphorique. C'est réussi! Et ma provocation m'a d'ailleurs valu quelques insultes. Qu'importe…
Pour que les choses soient claires, je rassure tout le monde je n'ai pas une haine farouche à l'encontre du peuple américain, il s'agit simplement d'une formule qui peut paraître d'ailleurs présomptueuse dans la mesure où un énergumène seul tente de secouer le panier. Bon, mais c'est plus fort que moi il faut que je diverge lorsqu'il y a trop unanimité et me semble t-il de consensus moralisateur, bref, ça me fait alors aller à contrario du bien-pensé.
D'autant que plusieurs constatations ne m'incitent pas à partager l'enthousiasme ambiant. D'abord s'il faut se réjouir qu'un homme de couleur ait pris la tète de cet état après les vicissitudes qui ont poursuivi ceux de sa communauté pendant des décennies, en effet si cela méritait que l'on si attarde, cela ne justifiait pas à l'époque une telle envolée médiatique qui eut été sans doute la même si Madame Clinton avait été élue, et en tout état de cause, l'on serait écrié alors que c'était la première fois qu'une « femme » atteignait une tel fonction dans ce pays. Je ne vous dis pas le tintouin que cela aurait fait si c'eût été une femme noire! Donc, toute proportion gardée, l'événement a été remarquable et remarqué mais ne reste pas primordial dans la conduite des affaires des USA.
Comme je suis un farouche opposant au système capitaliste qui pour moi est celui qui détruit la planète, je ne pouvais donc pas encenser un homme qui en est l'un des fervents défenseurs Et qui au nom de ces convictions là va continuer à propager des guerres sous prétexte qu'il n'y a pas d'autre alternative que cette pensée unique qui alimente la philosophie étasunienne. Non à cette hégémonie intellectuelle qui est destructrice; guerres, famine, exploitation des plus faibles par les classe aisées, j'en passe et des meilleurs.... Donc dans cet état d'esprit, j'ai volontairement accentué le rejet qu'occasionnait la politique des USA dans l'article susnommé au titre pour le moins évocateur.
Je
sais, certains on fait remarquer alors que si le soldat Ryan n'était
pas venu se perdre chez nous on serait dans une belle panade. Certes,
on ne peut que remercier les américains de nous
avoir sorti des griffes du nazisme. Mais ne nous y trompons pas, se ne
fut pas que par humanisme qu'ils sont entrés dans cette guerre. En
effet, il ont d'abord traîné des pieds et il faudra attendre fin 1941
pour les voir déclarer la guerre à l'Allemagne, l'Italie et le Japon.
Hormis le Japon dont la poussée hégémonique dans le pacifique les
gênait, Hitler leur posait problème que dans la mesure où il était
maintenant en opposition avec l'URSS, qui elle représentait un
véritable danger si elle battait les allemands et étendait son
obédience sur toute l'Europe, et c'était cela la plus grande peur de Roosevelt.
Surtout pas de communisme dans toute l'Europe était comme un leitmotiv
et l'une des principales raisons de l'intervention US. Donc, laissons
de côté le regard trop reconnaissant en direction de ceux qui
distribuaient des cigarettes blondes et donnaient des chewing gum aux
enfants, regardons plus souvent leurs façons de faire avec
circonspection! Et surtout ne considérons pas avec un angélisme béat le
sauvetage de l'Europe occidentale par les Américains.
La
chanson : « Si les Ricains n'étaient pas là… » est certes évocatrice
mais ne nous donne qu'un aspect de la vérité dont son chanteur, Sardou,
a volontairement escamoté le fait que les GI n'étaient pas là par bonté
d'âme. On laissera donc ce peu affable personnage à ses conceptions
quelques peu restrictives.
Par la force des choses, cette implantation en Europe c'est perpétrée puisque en un premier temps l'Allemagne verra s'installer des troupes d'occupation sur son territoire et en particulier des étasuniennes. Yalta, malgré que les protagonistes s'en défendent, sera bel et bien un partage d'influence et l'Europe sera pratiquement coupée en deux. L'hégémonie russe avec la main mise sur la Pologne, et de l'autre côté l'obédience latente et l'implantation des USA comme privilège du grand frère protecteur. Ce qui mènera finalement dès 1947 les pays du Bloc de l'Ouest à s'allier militairement avec les USA et le Canada, le 11 juin 1948. On confortera tout cela par le Traité de l'Atlantique Nord en avril 1949, l'OTAN était en place. Mais la principale raison à tout ce jeu d'alliance était la guerre froide qui menaçait de se transformer en guerre tout court, étant et ayant des alliés directement en opposition à URSS, les USA avaient ainsi une position de force. Ce fut là le but premier et celui qui a permis l'existence de l'Otan.
Mais contrairement à ce que souvent l'on a cru ce ne fut pas un traité de partage, seulement un complément militaire à la puissance étasunienne, ce qui ne sera pas du goût du Général de Gaule qui dès son arrivé au pouvoir en 1958 fera étalage d'une certaine méfiance. Qui finalement ce concrétisera par l'annonce d'un retrait définitif le 7 mars 1966. La France retrouvait son indépendance militaire, et aussi, si cela fut moins flagrant, une indépendance politique certaine.
Malgré tout, de Gaule avait gardé un pied dans l'Alliance Atlantique, il en est ainsi souvent de la politique où les situations ne sont pas si tranchée que l'on voudrait le croire. Cependant cette position originale de la France lui donnera tout de même une liberté vis à vis du grand frère Ricain ce qui lui permettra à notre pays de ne pas répondre à ses injonctions quand Busch a demandé d'aller déloger Saddam Hussein. En restant néanmoins la cinquième puissance militaire de l'Otan et l'un de ses pourvoyeurs de fonds.
Alors pourquoi changer cette situation qui assure à la France une certaine autonomie d'autant que l'ennemi traditionnel, l'URRSS, n'est plus et que si l'on cherche bien il n'en existe aucun de répertorié. A priori rien ne demande à ce que l'on s'implique encore plus dans l'Otan. Alors on fait miroiter justification parce qu'il faut bien avancer une raison plausible, on invoque le terrorisme. Ca c'est l'argument qu'utilise les Etats-Unis pour amoindrir son attitude belliqueuse et surtout afin d'enrober sous des prétextes pour le moins fallacieux la domination mondiale qui est leur objectif.
Obama en arrivant à tout de suite annoncé la couleur, retrait des troupes d'Irak. Un bon point pour lui, mais… C'était pour mieux les déployer ailleurs, et l'Afghanistan étant aux portes de la Russie, presque au milieu du bloc Asie /Europe que trouver de mieux comme position stratégique. Et puis ça tombe bien, il ya les Talibans qui sont un bon faire valoir. Ce sont là les ennemis déclarés ; toutefois, insidieusement une autre sorte de guerre froide et larvée recommence avec une Russie qui reprenant vigueur gêne l'impérialisme des Etats-Unis. L'histoire de l'Ossétie du Sud où la Géorgie sous la férule des USA a attaqué l'armée russe en est l'un des exemples, avec aussi le déploiement de la couverture anti-missiles dans certains pays d'Europe centrale pratiquement aux frontières de la Russie.
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