Le Ragondin Furieux

Le Ragondin Furieux

Je n’ai pas dansé sur les ruines du mur de Berlin !

Je n'ai pas dansé sur les ruines du mur de Berlin !

 


A force et à cri, par une mobilisation médiatique outrancière, criarde et racoleuse, on a voulu que le jour 9 novembre soit pour nous une date anniversaire, nous forcer à croire qu'il était de bon ton de le célébrer sur l'air des lampions. Et bien, non ! Ce jour fut pour moi un jour de regret, un jour où l'on a du mal à effacer le souvenir de l'enterrement d'une mort injuste, l'enterrement définitif d'une bonne idée.

 

Trop libertaire, je ne suis pas profondément communiste. Cependant, il n'en reste pas moins vrai que certains aspects de cette idéologie me plaisent assez, d'ailleurs les écrits de Marx furent et sont encore aux nombres de mes livres de chevet. Mais étant incapable de me plier à une seul forme de pensée, je n'ai pas épousé l'ensemble du marxisme du fait par exemple que son côté trop théorie économique a donné une place trop grande au productivisme. C'est sans doute par là qu'est venu l'un de ses échecs en URSS et en RDA. On pourrait chercher aussi qu'elles furent les autres raisons du ratage de ce qui me semblait une bonne idée.

 

Donc, le 9 novembre on a enterré ce qui était au départ une avancée égalitaire, pour cette raison les inconscients fêtent donc un ratage et tendent des bras accueillants à un capitalisme dévastateur et qui va en profiter pour les dévorer, comme le fit un communisme qui dévia mal de son concept original. J'ai bien écrit qui « dévia mal » car dans mon esprit, si l'on veut que le communisme reste une idéologie vivante, il faut qu'il évolue sans cesse en fonction de l'avancée de nos sociétés, tout ceci en gardant néanmoins quelques un de ses fondamentaux.

 

C'est pour ces raisons que je ne me réjouie pas, l'homme a changé d'esclavage, les maitres ne sont plus les mêmes, mais le terme oligarchie est resté, et les dirigeants de maintenant n'ont pas grand-chose de différents de ceux de l'ancienne Allemagne de l'Est. Certes, les manières peuvent paraître plus douces, mais l'exploitation de l'homme par l'homme, l'apanage du capitalisme, lui, reste…

 

Je dirais même que l'exploitation, l'asservissement empire et s'inscrit dans le fait que beaucoup considèrent cela comme normal; d'ailleurs, englué dans une forme « sociètale » esclavagiste, l'individu est maintenant enchainé à son entreprise ; on peut dire aussi qu'il pense comme son entreprise ; il est son entreprise ; et lorsqu'il ne comprend plus son entreprise, que les chaines commencent à être trop lourdes, il se suicide n'ayant plus de point de repaire. Le capitalisme ultralibéral à fait de l'homme sa machine à produire, cela ressemble fort au communisme productiviste qui est arrivé au même résultat de manière peut-être différente, mais les conséquences sont les mêmes.


Par contre, c'est là la question, ne doit-on pas réfléchir sur le ratage d'une bonne idée, qui, à la base, était la répartition des richesses pour tous les individus ; ceci ne pouvant être pour celui qui est empreint de justice sociale que le meilleur des concepts, le plus juste et le plus équitable. Et surtout parce que, lorsque l'on est un ouvrier et que l'on a un tant soit peu d'amour-propre, on ne peut cautionner en aucune manière un capitalisme qui ne favorise que le profit des actionnaires. Il faut donc éradiquer le capitalisme et réfléchir au communisme, tout au moins à une société plus égalitaire, alors, interrogeons-nous, plutôt que d'aller danser sur les ruines d'un mur à peine abattu !

 

Pourtant, loin de réfléchir aux raisons de l'effondrement de ce mur, une foule pleine de morgue ou d'inconscience danse pour fêter l'avènement du capitalisme. En France, pays qui n'a pas connu ce mur, qui d'ailleurs en laissait beaucoup indifférents à l'époque ou il séparait l'Allemagne en deux, on danse sur une fausse idée de liberté que la propagande néolibérale a inculqué par un prosélytisme menteur à des béotiens particulièrement naïfs.

 

Propagande portée par des médias complaisants, et qui n'a fait que vivre au rythme des réjouissances berlinoises pendant une journée entière afin d'enfoncer dans le crâne des septiques le dernier clou fixateur de la pensée unique. En fait, un conditionnement qui ressemble à l'embrigadement du fascisme, voire de l'autocratie stalinienne. Le libre arbitre sans va par ce conditionnement de tout les instants, et si l'on se souvient, c'est Noam Chomsky qui dans l'entretien paru dans Média N°17 de juin 2008 où il était question, « Des médias et la fabrication de consentement » a bien dépeint, cerné le mécanisme propagateur des médias pour arriver à canaliser l'information en direction d'une pensée unique. Donc, cette journée, n'est que le fait d'exacerber de bons sentiments, en somme, arborer ostensiblement une sorte de faux étendard de la liberté pour faire adhérer le maximum de gens à la mondialisation capitaliste.

 

J'irais même plus loin, dans une France où est majoritaire pour l'instant une uniformité politique de bon aloi, en effet, du PS à l'UMP en passant par tous les Centres confondus il n'est de bon bec que pour la loi du marché, nous avons besoin pour la pluralité des idéologies de Gauche -de la vraie Gauche, j'entends- d'un parti communiste représentatif et fort. Le pluralisme idéologie étant la marque de bonne santé des sociétés qui évoluent ; la pensée unique restant le moyen de défense des sociétés en stagnation, voire moribonde comme le néolibéralisme outrancier du capitalisme mondialisé pour lequel le moindre grain de sable vient dérégler l'équilibre précaire, la dernière crise illustre bien ce propos.

 

C'est pour cela que l'on peut, sans trop s'avancer,  dire aux Communistes français que de trop frayer pour conserver des sièges avec un PS ultralibérale pourrait finir d'activer son agonie. Il devra sa sauvegarde en rejoignant les mouvements anticapitalistes qui seuls seront les garants d'un avenir de liberté pour le peuple. On ne peut donc que conseiller au PC de regarder où doivent aller ses préférences ; et lui suggérer quelques pistes pour son évolution ; comme par exemple revoir son centralisme démocratique, le système pyramidale n'étant à l'évidence pas le meilleur solution ; abandonner la notion de productivité planifiée, mais surtout revenir sur la dictature du prolétariat abandonné au milieu des année 70 et qui à mon avis n'est pas un concept obsolète, peut-être ne faut-il pas annoncer un principe aussi extrême que dictature mais assurément utiliser le terme de souveraineté populaire. La notion de peuple souverain étant à mon avis encore au goût du jour, et j'oserais même dire, plus que jamais. Mais je laisse au communiste le choix des options qu'ils pourraient prendre, ceci n'étant que l'avis d'un observateur extérieur.

 

Cependant, à la lueur du débat que j'ai peut-être suscité, on s'aperçoit que l'on a jeté les bases de discutions idéologiques qui sont loin de quelques pas de danse sur les ruines d'un mur. Nous souffrons du manque de réflexions intellectuelles, cela étant voulu par la pensée unique qui ne veut pas que le peuple pense ; les capitaliste préfèrent voir les lampistes danser, pendant ce temps ils ne balancent pas de pavés pour crier leurs désarrois ; désarrois dont ils ne se rendent même pas compte tant ils sont abreuvés de faussetés par la sur-médiatisation…

 

Alors, le 9, j'ai éteint télé et radio et construit un mur de silence. Un mur de silence et de respect pour honorer le souvenir des opprimés ; et surtout à la mémoire de ceux qui, aujourd'hui encore, se heurtent à un mur en sortant de chez eux, mur de la honte comme celui de Palestine…

 

N'oublions pas, l'histoire est ce qu'elle a été, et non le raconter trompeur de ce que les hommes voudraient qu'elle soit !

 

Peuple réveille-toi !!!



11/11/2009
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