G20, réunion de famille, oui… la photo est belle !
G20, réunion de famille, oui…
la photo est belle !
On se serait cru en Sicile, ils sont venus, ils sont tous là, y-avait même « Georgio » le fils maudit, je ne vous fait pas de dessin pour le fils maudit, tout le monde aura deviné !
En réalité ils n'étaient pas tous là puisque seuls dix-neuf pays et l'UE ont été invités à la gabegie. Les autres, les sans grade, n'ont eu qu'à attendre que le triumvirat, les USA, l'UE et la Chine décide pour eux, donc il n'y avait aucune importance qu'ils ne soient pas là, on ne mélange pas les torchons avec les serviettes. Surtout que même parmi ceux qui furent invités beaucoup n'eurent pas droit à la parole non plus.
Au fait, de quoi ont-ils parlé ? Du moins, en supposant que cette réunion ne fut pas une sorte de Garden partie pour dirigeants huppés comme elle le laisse supposer. A l'évidence, tout avait déjà été préparé d'avance. C'est d'autant plus évident que la valse des bi-rencontres précédant la grande bouffe n'a servi qu'à éroder les dernières tergiversations. Dont une que la dérision va sanctifier, c'est celle où Sarkozy fait des mamours à Hue Bob, pardon, à Monsieur Hu Jin Tao, en prétendant qu'il n'a fait aucune concession sur le Tibet, ce qui reste à prouver dans la mesure où il ment comme il respire. Il a même inventé un bouclier fiscale à l'Allemagne pour se dédouaner du sien, c'est peu dire. Bref, ce fut le grand le grand show de printemps pour finalement nous pondre quoi ?
Je vous l'dirais franchement, -formule familière où on reconnaît le langage châtié de not'e Président- je suis comme beaucoup qui se demandent à quoi a bien pu servir cette grande messe du capitalisme.
Bon, ne soyons pas mesquin, Strauss-Kahn et son FMI ont hérité de plus que prévu, 1100 milliards de dollars supplémentaires dans la relance économique. Somme à la fois discutable, car s'il s'agit d'une véritable relance elle sera encore insuffisante, et reste aussi la répartition qui pourrait s'avérée partiale dans la mesure où le FMI n'est qu'une succursale du capitalisme. Il aurait sans doute été préférable si l'ONU avait été gérée un peu différemment que ce soit elle qui prenne en charge ce dossier. De toute façon, ça ne risquait pas dans la mesure où ça sortait de la famille capitaliste qui à tout fait lors de se sommet pour protéger ses prérogatives, si ce n'est de les conforter.
Après ce déblocage de subsides qui ressemble plus à un baume de surface qu'à une médecine de fond, en abordant le reste des décisions on va maintenant plonger vraiment au cœur de l'enfumage.
Commençons par ce qui fit la Une des médias pendant un certain temps, les sacrosaints paradis fiscaux et leur fameuse liste. Nous y voilà, on a enfin la fameuse liste explosive! Que d'ailleurs on va faire promulguer par l'OCDE pour ne pas fâcher les Chinois. Y-a pas à dire, on est rassuré…
Seulement voilà, en la lisant on s'aperçoit qu'on les connaissait déjà et qu'en plus il y a des oublis. En effet, il y a deux liste, une noire, une grise, jugement de valeur tout à fait partiale s'il en est ! De surcroit, sont passées sous silence les zones de non droit comme la City à Londres, oubliés les Etats étasuniens où la défiscalisation et le secret bancaire sont pratiqués à l'instar du Wyoming par exemple, et probablement beaucoup d'autres qui officient, comme ça, en douce. Mais s'il n'y avait que cela car de fait cette liste est totalement inutile puisque les grands dirigeants n'envisagent pas véritablement d'interdire les paradis fiscaux et judiciaires. Au contraire, en effet, aucun frein n'est mis à la circulation des capitaux. Beaucoup de paroles, de salives, pour des balivernes qui laissent à penser que l'on nous prend pour des ignares, quand ce n'est pas encore moins poli…
Pas non plus de réforme de fond du système monétaire international qui pourtant est la clé de voute faisant fonctionner les économies. On comprend mieux pourquoi Obama s'est réjoui car la suprématie du dollar n'a même pas été mise en cause. Ouf, se dit-on à Wall Street, c'est toujours l'économie américaine qui détient les règles du jeu, quoiqu'en rêvait Sarkozy !
En fait, a été prôné une libéralisation à tout va, un encouragement à la liberté des marchés et du libre-échange liés à un plan de relance tout à fait discutable, ce qui induit que la taxation des tractations et transactions financières ne sera pas instaurée.
Il y avait les « hedge funds », appelons ça fonds spéculatifs, à encadrer, ce que l'on a réglé en demandant à leurs gérants de les enregistrer auprès d'une autorité de tutelle indépendante, le gendarme de la bourse américaine, appelé la SEC, celle qui ne s'est effectivement pas mouillée et a laissé Madof trafiquer en toute impunité. Comme on voit, on ne sort pas de la famille, n'oublions pas que ça pourrait créer des problèmes si d'autres mettaient leurs nez où il ne faut pas. Donc, on prend les même, et on recommence….
Comme l'image du trader costard gris et cravate roulant en Ferrari, comme la mauvaise réputation dont on les a volontairement accablés, comme cet enfumage n'était là que pour donner le change, un détournement des problèmes, je ne relaterai donc pas comment ils ont été mangés puisque cela ne présente aucun intérêt au regard de ces circonstances dévoyées. C'était simplement un effet d'annonce pour occuper le badaud afin qu'il ne se pose pas de question de fond, des fois qu'il se serait interrogé sur le bien fondé du capitalisme, ou plus simplement pourquoi celui-ci est vérolé ! Et le restera jusqu'au moment où on se débarrassera de ce capitalisme inique car vouloir le réguler, le moraliser est une utopie irréalisable, une antinomie évidente…
Voilà, c'était un beau jeudi à Londres, toute la sainte famille du capitalisme était venue pour la photo….
Au fait, surtout ne l'oublions pas, il y a eu malheureusement aussi un mort !
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