Formatage intellectuel…
Formatage intellectuel…
En plusieurs occasions j’avais constaté l’influence d’un
fait divers sur le comportement de la société. En l’occurrence j’y avais vu un
conditionnement volontairement orienté par les médias pour la promotion de la
pensée unique capitaliste. Ce conditionnement faisant que la plupart des
citoyens ne se posent plus la question idéologique, à savoir, s’il n’y a pas
d’autres solutions. Ce dirigisme intellectuel est de plus favorisé par une mise
en avant des religions, du spirituel, comme une sorte d’exutoire focalisant le
réflexe philosophique au détriment des recherches plus basées sur un bien-être
sociétal et politique. Une façon de dissoudre le débat politique dans une sorte
de galimatias où le spirituel paraît essentiel mais cache en vérité une réalité
plus pragmatique de recherche maximum du profit par une oligarchie dominante.
Cette façon de voir les choses n’est que la partie émergeante et consciente du
conditionnement. Il en existe une autre non maitrisée qui s’épanouie comme
l’effet boule de » neige….
Il s’agit du fait divers important qui à partir du moment où
il est traité d’importance va prendre de plus en plus d’importance mettant au
second plan d’autres événements aussi importants sans doute, pas aussi
consensuels peut-être. L’événement qui aura le devant de la scène ne sera pas
celui qui ira à contrario de la pensée unique parce que dans beaucoup de cas
cela ce fait de façon anodine par un conditionnement déjà non conscient de la
part des acteurs médiatiques, régulant ainsi encore plus l’inconscient vers le
même critère idéologique. J’ai écrit l’effet boule de neige, ce pourrait être à
un degré moindre l’effet papillon.
Mais ou cela va encore plus loin dans le formatage
intellectuel c’est que même lorsque l’on veut dépeindre, porter à dérision, faire
connaître une situation particulière tout à fait différente de l’événement
premier on se sert de son exemple pour la relater, ou on la décrit à la manière
de…
Pour ma part, il m’est arrivé plusieurs fois de tomber dans
ce piège. Ce qui m’a fait réagir c’est un article du camarade « Pilhaouer »
dont le titre est significatif : « Crash d’un appareil
syndical ». Il faut bien convenir que la comparaison est de bon aloi, ce
petit « post » de bonne facture, mais il va conforter dans son cadre
éditorial l’abreuvement de ce fait divers, l’accident de l’Airbus, dans les
médias.
Donc, cette approche d’une déliquescence des instances
syndicales que certains dénoncent, avec raison ou pas, n'est pas anodine car
elle s'inscrit bien dans l'imprégnation donnée au mode de réflexion des
individus par une médiatisation volontairement exacerbée de cet accident
passant au second plan le reste de l'actualité; particulièrement les
européennes, dont on ne voulait pas quelles soient débattues, le statut-quo
arrangeant la plupart des participants.
Au demeurant, on s'aperçoit effectivement que le thème fut marquant
en matière de communication car il est repris ici pour servir d'exemple à la
déliquescence des instances syndicales. Ce qui, je pense, est grave car souvent
cela ce fait de façon inconsciente et le martelage médiatique arrive sur le
fond par ce genre de méthodes à faire que les individus extrapolent peu hors de
la pensée unique, cette exemple est frappant car même s'il diverge sur le fond,
la référence et la dialectique s'inclue dans le système.
A première vue cette approche un peu métaphysique des
prégnances des communications peut paraitre une sorte de présomption intellectualiste
de ma part pour broder autour d’un sujet qui est le lot commun de nos sociétés
modernes. Que l’on ne s’y trompe pas, mon propos est loin d’être anodin car
dans une société développée les médias sont l’acteur essentiel de la
communication, et par la même le vecteur qui influence nombre d’individus vers
une acceptation sans trop de contestation du capitalisme, allant à l’évidence
jusqu’à raisonner que par le formatage de la pensée unique. Le problème se pose
un peu différemment dans des sociétés moins développées que les nôtres puisque
la notion de survie, la recherche de la nourriture du lendemain passent avant
la communication reine qui est le fait des pays où l’on a presque plus à
s’occuper véritablement des problèmes majeurs de notre existence. Néanmoins,
malgré cela, on s’aperçoit que les capitalistes étant des prosélytes
incomparables tentent de faire passer chez les populations défavorisées la
primauté sociétale vers les médias. Cela ne réussi pas toujours car par exemple
dans quelques pays d’Amérique latine, la pensée unique à été piétinée par des
hommes et femmes qui ont pris conscience de leur aliénation. Ils se sont
tournés alors vers une autre envie sociétale qui pourtant reçoit les assauts
incessants du capital comme c’est le cas avec la tentative de domination des
médias par ceux-ci au Venezuela.
Naturellement, en écrivant ces lignes, je pensais naturellement
au film sur Chomsky où est bien démontré, par celui-ci et les deux autres
interviewés, cet embrigadement intellectuel tout à fait inconscient dans son
découlement pour traiter la suite des évènements, qui trouve néanmoins son
origine dans une médiatisation volontairement orientée, ou inconsciemment
orientée dont nous devons prendre conscience afin de rester lucides avec
l’esprit critique.
Autrement c’est laisser libre cours aux ravages de la pensée
unique qui annihilent ainsi les prises de décisions se voulant libres du
peuple souverain!
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