Le Ragondin Furieux

Le Ragondin Furieux

Balades en Marais


Le Marais



Comme j'avais le temps

Et pour passer le temps,

J'allais dans le Marais

Pour voir le mois de mai;

Dans la brume ouatée

Des rigoles de Vendée


De la nature naissante,

Je fis la connaissance,

Sur une conche tortueuse,

D'une grenouille heureuse,

Qui me chanta en La

Pourquoi elle était là.


Les lentilles l'entouraient

Et elle s'y confondait.

Elle aimait du regard

Un ombrageux têtard.

Pas celui qu'on pensait,

Mais le frêne du Marais!


Si elle levait les yeux,

En regardant les cieux,

Encore un peu plus haut

Où se niche les corbeaux,

Elle verrait tout entier

Un immense peuplier.


Que de bruit tout à coup,

Quoi fait donc ce remous?

Secoue le nénuphar,

Et s'en va au hasard.

C'est l'ablette pourchassée,

Par le puissant brochet.


Elle plonge dans l'eau profonde,

Que voit-elle dans l'onde?

Un lacet, une courbe

Se glissant sur la tourbe,

De l'anguille gracile

Qui ainsi se faufile.

Mais qui vient à cette heure?

C'est Martin le pêcheur!

Il doit se dépêcher,

Les gardons sont pêchés

Par le héron pourpré,

Un très grand braconnier


Dans les rouches, un bruiss'ment...,

C'est comme un bruit de dent.

Ce n'est pas la couleuvre

Qui doucement manoeuvre,

Car il est moins malin

Le gourmand ragondin.


Quel est cet importun

La pigouille à la main,

Tant sa barque est chargée

Par les poissons pêchés.

Sur l'eau est son chemin

Au discret Maraîchin.


Sur le Marais à l'aube

Du vert de cet écrin

Qui le coeur nous étreint,

Que l'on peut mettre en vers.

Comme la grenouille chantons

Cette très humble chanson!



                Michel Mengneau (Chanson ou poème?).





18/11/2008
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