De quoi te plains-tu ?
De quoi te plains-tu ?
De Jacques
C'est d'actualité, depuis quelques temps de pleurnicher à longueur de jours sur le coût de la vie. Toi, qu'est- ce qui t'agaces ici ? Le prix du beurre ?, du lait ?, du fromage ?, du pain ?, du cochon dont le prix a encore augmenté chez «Leclerc» alors que ton voisin n'y arrive pas avec son élevage ? Des fruits et des légumes dont il faudrait manger cinq exemplaires chaque jour? Pourtant, ça ne t'a pas empêché de changer ta vieille télé contre un écran plat dernier modèle, de remplacer ton ordinateur par un de meilleure performance, d'acheter une voiture neuve, le dernier portable SFR, et de bien d'autres choses dont tu ne pourrais pas te passer pour vivre ? ....
Tes deux enfants travaillent mal à l'école -mais bien sûr, c'est la faute des professeurs- pourtant, ils sont dans le meilleur collège privé du département ! Est-ce pour les récompenser que tu leur as offert un scooter et un téléphone ? Qu'ils sont habillés à la dernière mode ? Même si ça ne se voit guère parce que leurs pantalons sont tout déchirés. Tu dois donc avoir une belle dette à la banque «du bon sens près de chez vous».
Tu as écroulé la vieille maison de tes ancêtres pour construire une maison neuve au milieu du hameau – un furoncle sur le visage d'une belle fille- avec tout le confort moderne. Dans la cuisine équipée, il n'y a guère que le micro-onde qui serve, parce que ta femme a arrêté de cuisiner depuis qu'elle s'éreinte quarante heures par semaine à étriper des poulets chez «Arrivé» pour un salaire pas plus élevé que le tien, avec ce que ton patron te donne à la fin du mois pour ton boulot fastidieux de manutention chez «Carrefour». Deux mille euros par mois à tous les deux : une misère qui vous permet d'être jaloux de votre voisin à la retraite qui gagne autant, peut-être plus, «à ne rien faire». Ah ! Ces fonctionnaires ! Comme vous les enviez ! Pourtant, vous ne manquez pas de les critiquer : « Des fainéants, qui ont la sécurité, un salaire conséquent, la retraite à 55 ans, mais jamais contents, toujours en grève» ! (On l'a dit dans le journal de J.P.P. ). Sans parler «des étrangers qui viennent prendre notre travail et manger notre pain».
Ca ne t'empêche pas de déplorer qu'on ait fermé le bureau de poste, que le facteur t'oblige à aller chercher ton courrier au bout du chemin, que la route pour te rendre à ta maison soit pleine de trous, que tu sois obligé de payer une fortune pour une panne de téléphone ou d'électricité. Mais toi, combien de journées de grève depuis trente ans?... Quoi ? Aucune ? Tu n'as pas les moyens ? Tu n'es pas syndiqué ? Ton patron ne le supporterait pas ? ...
Mais, dis-moi : où est ta liberté ? Il ne suffit pas de consommer pour l'obtenir ! La moitié de ce que tu gagnes passe dans le remboursement de tes emprunts, et la moitié du reste dans le gaspillage.
Tu n'as même pas un bout de jardin ; tu aurais pourtant la place dans ton terrain, à la place de ce gazon que tu passes des heures, chaque samedi, à tondre bien ras avec ta belle tondeuse tractée. On ne peut pas être au travail et devant la télé en même temps ! N'est-ce pas toi qui me disais il n'y a pas si longtemps qu'il faudrait améliorer les choses, qu'il y ait davantage de justice, plus de social, plus de droits et d'argent pour ceux qui travaillent ?
Alors, dis-moi pourquoi tu as voté pour le «méchant nain» aux dernières élections présidentielles et pour le candidat du «vicomte» aux dernières municipales ?
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