Le Ragondin Furieux

       L'an 1000, cela fait environ un siècle et demi que le golfe du Poitou a commencé de façon significative son processus d'envasement obligeant la mer à se retirer peu à peu. Ce phénomène naturel apporte alors à l'homme de nouvelles terres cultivables que la mer a découvertes sur les pourtours de ce golfe. Mais en y passant la charrue et puis après les avoir ensemencés en céréales, il s'avère à la récolte que ces terres sont d'une exceptionnelle qualité. Les rendements y sont suffisamment intéressants pour que le laboureur envisage alors de gagner sur les marais, au prix d'un dur labeur sans doute, une provende bien-venue.

         Ceux qui étaient les premiers intéressés se mirent donc à l'ouvrage, et dès 1002 les écrits nous font part de façon officielle d'assèchements de marécages. En effet, ils nous relatent les travaux effectués par les seigneurs et les habitants de la région d'Angles et de l'île d'Allons. Puis, sans doute stimulés par cet exemple, on commence à voir aussitôt les moines des diverses abbayes et cloîtres envisager d'assainir les marais dont ils avaient hérités.......

     ...Pour conclure sur ces asséchés du XIIIème siècle, il est courant de lire souvent sous la plume de certains auteurs que ce furent les moines qui asséchèrent le marais Poitevin. Ces allégations sont inexactes car, s'il nous est permis toutefois de convenir que les religieux relatèrent la dessiccation : disons officielle, il n'en reste pas moins qu'ils ont souvent exagéré l'étendue de leurs travaux n'ayant asséché qu'une surface d'environ 6000 hectares ; ce qui représente un peu plus de 10% de la surface totale du Marais Poitevin.

Le Marais Poitevin, de sa création à nos jours, pages 26 et 29. (M. Mengneau)