Le Ragondin Furieux

Le Ragondin Furieux

Formatage consumériste…

Formatage consumériste…

 

Un beau matin, plus d'internet, plus de téléphon…la cata dans un monde où l'on ne peut plus se passer de ces moyens de coms. - on notera la dialectique qui est un peu dans le ton de la communication moderne. On pourrait sans doute, on devrait même souvent, s'en passer.

 

Quoique, malgré un brin de nostalgie envers le stylo à plume et le papier vélin, puis le timbre léché abondement pour qu'il colle, il faut bien avouer qu'internet diminue les distances et permet de s'exprimer facilement sur divers sujets, et ceci lorsque l'on s'applique : d'abord dans un langage correct, c'est-à-dire en faisant des phases, et puis en tentant de soigner l'orthographe ; ce qui n'est pas toujours le cas avec d'autres moyens de communications comme les SMS du portable (Sans Méthode Syntaxique).

 

Donc, à l'instar de tout abonné à un serveur je vais alors m'enquérir auprès de mon fournisseur d'accès internet afin de trouver la raison de cette interruption. Bordel !!! J'oubliai, pas de téléphone…

 

La voisine compatissante m'ayant gentiment prêté son bigot-phone - elle est très pieuse effectivement -, je tente de joindre le service technique salvateur. Un dédale de touche à enfoncer et, après avoir été abreuvé pendant trois minutes d'une musique « anglophonisante » et tamtameuse, mélange insipide et cacophonique de Cléderman, Rieu et Jarre, j'arrive à joindre le responsable technique ; le prétendu réparateur qui, déjà, pour faire augmenter la durée de la communication qui s'avère payante, me demande mon curriculum vitae, du moins le numéro de tél, le numéro du machin, du truc, une liste longue comme ça……. à n'en plus finir, dans le but évident et non avoué de me facturer un maximum pour avoir été en panne.

 

Ce n'était que des agapes ! Pourtant, sentant que je suis sur des charbons ardents mon hôtesse me propose aimablement un café. Heureusement qu'elle a fait diversion car le zigoto à l'autre bout du téléphone me dit qu'il faut faire des manipulations à partir de mon ordinateur pour donner un deuxième souffle à mon routeur. En fait, il me dit ni plus ni moins qu'il faut que je sois prêt à taquiner ma souris ou à pianoter sur mon clavier, donc à proximité de mon engin… A mon avis, il n'a pas tout compris !

 

M'armant de patience, en tournant inlassablement la cuillère dans ma tasse de café pour calmer mes nerfs, je lui explique que, comme mon modem est en panne, je n'ai donc par conséquence pas de téléphone et que je l'appelle de chez l'âme charitable qui a bien voulu me prêter momentanément sa ligne téléphonique, celle-ci se habitant à cent mètres de mon domicile. Ca, brutalement, il semble avoir percuté… mais me rétorque aussitôt : « Vous n'avez qu'à prendre votre portable ! ».

 

Seulement voilà, je n'ai pas de portable ! C'est ce que j'ai tenté d'expliquer à l'obtus de l'autre bout du fil qui, après un moment de réflexions l'ayant amené à me considérer comme un résidu du néolithique, a fini par comprendre que mon cas était irrémédiable, pas de chance pour lui, il était tombé sur un type suffisamment arriéré pour ne pas profiter des joies qu'offre un engin qui sonne à tous bouts de champs et partout… Ne voulant pas perturber d'avantage mon interlocuteur, je n'en ai rien rajouté ; j'aurai pu, en lui expliquant par exemple que cet engin m'était totalement inutile, et que lorsque j'allais faire mes emplettes je faisais auparavant une liste détaillée afin de ne pas être comme beaucoup de quidams que l'on voit le portable à la main, piqué devant l'étalage des boîtes de conserves l'air interrogatif et recevant les dernières instructions supra importantes de sa femme, qui lui explique par l'intermédiaire des ondes qu'il faut prendre des petits pois extra-fins et non des moyens, qui trop gros et farineux, sont réservés pour aller à la pêche à la carpe. Où les avertis me comprendront, c'est pour la pêche et les petits pois, pour le reste c'est moins sûr car le formatage intellectuel et consumériste ayant tellement fait de ravage que de moins en moins d'individus raisonnent librement.

 

Comme je n'ai pas voulu mettre un peu d'huile sur le feu, je lui ai simplement dit que les communications de ledit engin ne passaient pas dans les maisons de mon village et que c'était l'une des raisons de ce choix. J'ai même rajouté, manière de détendre l'atmosphère, qu'il fallait monter sur le point haut de la commune, à côté du cimetière, pour capter un quelconque signal.

 

Bon, bé, prenez le portable de votre voisine me répondit-il !!! Grand silence, moment de stupeur.

 

Comme un mur d'incompréhension s'est établi entre nous, il me balance vite fait quelques manipulations à effectuer et me demande de le rappeler dans le cas où cela n'aurait aucune efficience, disons-le franchement, on sent qu'il est persuadé de l'inefficacité de la méthode.

 

En effet, après avoir tripoté les fils de l'engin, fait risette (reset), c'était toujours pareil. Derechef, nouvelle communication payante avec les services techniques du fournisseur, et là, la chose se passe différemment. En effet, dès que je donne mon numéro de téléphone, mon interlocuteur dit qu'il va voir ce qu'il en est, grand silence la première fois durant à peu près deux minutes, puis ça raccroche. La deuxième tentative, ainsi que la troisième, même scénario mais avec cette fois, au lieu du silence, une musique -dont on se demande comment certains qui se prennent pour des musiciens arrivent à vendre ce genre de bouillie- pendant une à deux minute, et puis ça raccroche ! Donc, il semble évident que, lorsque j'annonce mon numéro de téléphone, la consigne passée est de faire payer la note forte à l'inconséquent qui n'a même pas de portable. Se désintéressant de l'inopportun, tous le service technique se retrouve alors autour de la machine à café, et l'on se gausse du taré arriéré pendant que celui-ci patiente, assourdi, dans l'espoir fou d'une quelconque bonne nouvelle lui annonçant la fins de ses déboires.

 

Etant considéré comme un déconsidéré, j'ai alors piqué une grosse colère. Après avoir résilié mon contrat, je vais voir sur ces entrefaites un nouveau fournisseur d'accès en expliquant bien mon problème, et que n'ayant pas de portable je me trouvais un peu handicapé en cas de panne. Mon interlocutrice qui avait bien saisi les données de ma situation me proposa alors une seconde ligne de téléphone indépendante de l'internet. Donc, deux abonnements, mais qui faire ? Peu de chose en vérité! C'est donc contraint et forcé, si je voulais continuer à naviguer et téléphoner en toute sécurité, que j'aie dit oui à sa proposition.

 

Lorsque les papiers d'inscription furent faits, elle me dit qu'il faudrait quelques jours avant que les lignes soient établies pour cause de transfert, et que je serais prévenu à ce moment là.

 

Par SMS, sur votre portable…m'a-t-elle précisé !!!

 

Note de l'auteur : Malheureusement, il s'agit d'une histoire vécue….

 

Il est vrai que pour ne plus être emmer… avec ce genre de problème, la solution serait de se passer de téléphone et d'internet, hum…



14/01/2010
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